Poemas en Francés





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Poemas en Francés es un blog que pretende acercar poemas de lengua francesa al castellano
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"Por principio, toda traducción es buena. En cualquier caso, pasa con ellas lo que con las mujeres: de alguna manera son necesarias, aunque no todas son perfectas"

Augusto Monterroso

-La palabra mágica-

"Es imposible traducir la poesía. ¿Acaso se puede traducir la música?"

Voltaire

"La traducción destroza el espíritu del idioma"

Federico Garcí­a Lorca
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Stephane Mallarmé -Le tombeau de Charles Baudelaire-
samedi, mars 26, 2005
Le tombeau de Charles Baudelaire
Stephane Mallarmé (1842-1898)

Le temple enseveli divulgue par la bouche
Sépulcrale d'égout bavant boue et rubis
Abominablement quelque idole Anubis
Tout le museau flambé comme un aboi farouche

Ou que le gaz récent torde la mèche louche
Essuyeuse on le sait des opprobres subis
Il allume hagard un immortel pubis
Dont le vol selon le réverbère découche

Quel feuillage séché dans les cités sans soir
Votif pourra bénir comme elle se rasseoir
Contre le marbre vainement de Baudelaire

Au voile qui la ceint absente avec frissons
Celle son Ombre même un poison tutélaire
Toujours à respirer si nous en périssons.


La tumba de Charles Baudelaire

El templo sepultado divulga por la boca
Sepulcral de cloaca babeando barro y rubí
Abominablemente algún ídolo Anubis
con el hocico quemado como ladrido salvaje

Donde el gas reciente tuerce la mecha turbia
Que enjuga ya se sabe los oprobios sufridos
Y alumbra huraño un inmortal pubis
Cuyo vuelo según el reverbero se alza

Cual follaje seco en las ciudades sin noche
Votivo podrá bendecir como ella volver a sentarse
contra el mármol vanamente de Baudelaire

Al velo que ciñe ausente con temblores
Esta su Sombra como un veneno tutelar
Siempre respiraremos aún si nos hace perecer.

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posted by Alfil @ 8:00 PM   3 comments
Stephane Mallarmé -Toute l’âme résumée...-
Toute l’âme résumée...
Stephane Mallarmé (1842-1898)

Toute l’âme résumée
Quand lente nous l’expirons
Dans plusieurs ronds de fumée
Aboli en autres ronds

Atteste quelque cigare
Brûlant savamment pour peu
Que la cendre se sépare
De son clair baiser de feu

Ainsi le chœur des romances
A ta lèvre vole-t-il
Exclus-en si tu commences
Le réel parce que vil

Le sens trop précis rature
Ta vague littérature


Todo el alma resumida...

Toda el alma resumida
cuando lenta la consumo
entre cada rueda de humo
en otra rueda abolida.

El cigarro dice luego
por poco que arda a conciencia:
la ceniza es decadencia del claro beso de fuego.
Tal el coro de leyendas hasta tu labio aletea.

Si has de empezar suelta en prendas lo vil por real que sea.
Lo muy preciso tritura tu vaga literatura.

Versión de Alfonso Reyes


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Stephane Mallarmé -Eventail de Madame Mallarmé-
Eventail de Madame Mallarmé
Stephane Mallarmé (1842-1898)

Avec comme pour langage
Rien qu'un battement aux cieux
Le futur vers se dégage
Du logis très précieux

Aile tout bas la courrière
Cet éventail si c'est lui
Le même par qui derrière
Toi quelque miroir a lui

Limpide (où va redescendre
Pourchassée en chaque grain
Un peu d'invisible cendre
Seule à me rendre chagrin)

Toujours tel il apparaisse
Entre tes mains sans paresse


El abanico de Madame Mallarmé

Como sin otra expresión
que un latir que al cielo anhela
el verso futuro vuela
de la exquisita mansión

Ala baja mensajera
es el abanico si
el mismo es que tras de ti a
sí propio espejo fuera tan

límpido (dónde cede
pues brizna a brizna la amarga
la poca ceniza vaga
sola que afligirme puede)

Siempre así palpite y siga
en tus manos sin fatiga

Versión de Alfonso Reyes

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Stephane Mallarmé -Autre eventail de Madame Mallarmé-
Autre eventail de Mademoiselle Mallarmé
Stephane Mallarmé (1842-1898)

Ô rêveuse, pour que je plonge
Au pur délice sans chemin,
Sache, par un subtil mensonge,
Garder mon aile dans ta main.

Une fraîcheur de crépuscule
Te vient à chaque battement
Dont le coup prisonnier recule
L'horizon délicatement.

Vertige ! voici que frissonne
L'espace comme un grand baiser
Qui, fou de naître pour personne,
Ne peut jaillir ni s'apaiser.

Sens-tu le paradis farouche
Ainsi qu'un rire enseveli
Se couler du coin de ta bouche
Au fond de l'unanime pli !

Le sceptre des rivages roses
Stagnants sur les soirs d'or, ce l'est,
Ce blanc vol fermé que tu poses
Contre le feu d'un bracelet.


Otro abanico de Madame Mallarmé

Oh soñadora: para que yo me sumerja
en la pura delicia sin camino,
sabe, por una sutil mentira,
guardar mi ala en tu mano.

Una frescura de crepúsculo
te llega a cada compás,
cuyo golpe prisionero hace retroceder
el horizonte delicadamente.

¡Vértigo! He aquí que se estremece
el espacio como un gran beso
que, loco de nacer para nadie
ni estalla al fin ni se apacigua.

¿Sientes el paraíso feroz,
lo mismo que una risa enterrada,
fluir del ángulo de tu boca
al fondo el pliegue unánime?

El cetro de las riberas rosas
estancado sobre las tardes de oro, éste lo es,
este blanco vuelo cerrado que tú dejas posarse
contra el fuego de un brazalete.

Versión de Alfonso Reyes

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Stephane Mallarmé -Cantique de saint Jean...-
Cantique de saint Jean
Stephane Mallarmé (1842-1898)

Le soleil que sa halte
Surnaturelle exalte
Aussitôt redescend
Incandescent

je sens comme aux vertèbres
S'éployer des ténèbres
Toutes dans un frisson
A l'unisson

Et ma tête surgie
Solitaire vigie
Dans les vois triomphaux
De cette faux

Comme rupture franche
Plutôt refoule ou tranche
Les anciens désaccords
Avec le corps

Qu'elle de jeûnes ivres
S'opiniâtre à suivre
En quelque bond hagard
Son pur regard

Là-haut où la froidure
Éternelle n'endure
Que vous le surpassiez
Tous ô glaciers

Mais selon un baptême
Illuminée au même
Principe qui m'élut
Penche un salut.


Canto de San Juan

El sol que su detención
Sobrenatural exalta
Vuelve a caer prontamente
Incandescente

Siento como si en las vértebras
Tinieblas se desplegasen
Todas estremecimiento
En un momento

Y mi cabeza surgida
Solitaria vigilante
Al triunfal vuelo veloz
De esta hoz

Como ruptura sincera
Bien pronto rechaza o zanja
Con el cuerpo inarmonías
De otros días

Pues embriagada de ayunos
Ella se obstina en seguir
En brusco salto lanzada
Su pura mirada

Allá arriba donde eterna
La frialdad no soporta
Que la aventajéis ligeros
Oh ventisqueros

Pero según un bautismo
Alumbrado por el mismo
Principio que me comprende
Una salvación pende.

Versión de Rosa Chacel

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Stephane Mallarmé -Las de l'amer repos...-
Las de l'amer repos...
Stephane Mallarmé (1842-1898)

Las de l'amer repos où ma paresse offense
Une gloire pour qui jadis j'ai fui l'enfance
Adorable des bois de roses sous l'azur
Naturel, et plus las sept fois du pacte dur
De creuser par veillée une fosse nouvelle
Dans le terrain avare et froid de ma cervelle,
Fossoyeur sans pitié pour la stérilité,
- Que dire à cette Aurore, ô Rêves, visité
Par les roses, quand, peur de ses roses livides,
Le vaste cimetière unira les trous vides ?

-Je veux délaisser l'Art vorace d'un pays
Cruel, et, souriant aux reproches vieillis
Que me font mes amis, le passé, le génie,
Et ma lampe qui sait pourtant mon agonie,
Imiter le Chinois au coeur limpide et fin
De qui l'extase pure est de peindre la fin
Sur ses tasses de neige à la lune ravie
D'une bizarre fleur qui parfume sa vie
Transparente, la fleur qu'il a sentie, enfant,
Au filigrane bleu de l'âme se greffant.
Et, la mort telle avec le seul rêve du sage,
Serein, je vais choisir un jeune paysage
Que je peindrais encor sur les tasses, distrait.
Une ligne d'azur mince et pâle serait
Un lac, parmi le ciel de porcelaine nue,
Un clair croissant perdu par une blanche nue
Trempe sa corne calme en la glace des eaux,
Non loin de trois grands cils d'émeraude, roseaux.


Cansado del amargo reposo...

Cansado del amargo reposo donde ofende
mi pereza una gloria por la que huí antaño
de la infancia adorable de los bosques de rosas
bajo azul natural, cansado siete veces
del exigente pacto de cavar por velada
nueva fosa en la tierra frígida y avarienta
de mi propio cerebro,
de la esterilidad cruel sepulturero.
-¿Qué decirle a esta Aurora, oh Sueños, visitado
por las rosas, con miedo de las lívidas, cuando
junte el extenso osario los vacuos agujeros?

Renunciar quiero al Arte voraz de un cruel país
y sonriente para los caducos reproches
que me hacen mis amigos, el pasado y el genio, y
mi lámpara que conoce mi agonía,
imitar al sutil chino de fino y límpido
corazón cuyo albo éxtasis está en pintar el fin,
sobre tazas de nieve de una arrobada luna,
de una flor peregrina que perfuma su vida
transparente, la flor que sintió cuando niño a
la azul filigrana del alma injertándosele. Para
la muerte como solo sueño del sabio,
sereno, escogeré un juvenil paisaje
que he de pintar aún, distraído, en las tazas.
Un pálido y delgado trazo de azul sería
un lago, entre el cielo de nuda porcelana,
nítida media luna perdida en blanca nube
baña su quieto cuerno en las heladas aguas
no lejos de tres juncos, pestañas de esmeralda.

Versión de Javier Sologuren

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posted by Alfil @ 7:39 PM   0 comments
Stephane Mallarmé -Quand l'ombre menaça...-
Quand l'ombre menaça...
Stephane Mallarmé (1842-1898)

Quand l'ombre menaça de la fatale loi
Tel vieux Rêve, désir et mal de mes vertèbres,
Affligé de périr sous les plafonds funèbres
Il a ployé son aile indubitable en moi.

Luxe, ô salle d'ébène où, pour séduire un roi
Se tordent dans leur mort des guirlandes célèbres,
Vous n'êtes qu'un orgueil menti par les ténèbres
Aux yeux du solitaire ébloui de sa foi.

Oui, je sais qu'au lointain de cette nuit, la Terre
Jette d'un grand éclat l'insolite mystère,
Sous les siècles hideux qui l'obscurcissent moins.

L'espace à soi pareil qu'il s'accroisse ou se nie
Roule dans cet ennui des feux vils pour témoins
Que s'est d'un astre en fête allumé le génie.


Cuando la sombra amenazó...

Cuando la sombra amenazó de la ley fatal
tal viejo Sueño, deseo y mal de mis vértebras;
afligido por perecer bajo los techos fúnebres,
ha doblegado su ala indubitable en mí.

Lujo, oh sala de ébano, para seducir a un rey,
se tuercen en su muerte guirnaldas célebres,
usted no es sino un orgullo mentido por tinieblas
a los ojos del solitario deslumbrado por su fe.

Sí, yo sé que en la lejanía de esta noche, la Tierra
arroja de un gran resplandor el insólito misterio
bajo los siglos horrendos que le oscurecen menos.

El espacio a sí mismo parecido, que se acreciente o se niegue,
hace rodar en este tedio fuegos viles para testigos
que de un astro en fiesta se ha encendido el genio.

Versión de Claire Deloupy

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posted by Alfil @ 7:34 PM   0 comments
Stephane Mallarmé -¡Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui...-
Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui...
Stephane Mallarmé (1842-1898)

Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui
Va-t-il nous déchirer avec un coup d'aile ivre
Ce lac dur oublié que hante sous le givre
Le transparent glacier des vols qui n'ont pas fui !

Un cygne d'autrefois se souvient que c'est lui
Magnifique mais qui sans espoir se délivre
Pour n'avoir pas chanté la région où vivre
Quand du stérile hiver a resplendi l'ennui.

Tout son col secouera cette blanche agonie
Par l'espace infligée à l'oiseau qui le nie,
Mais non l'horreur du sol où le plumage est pris.

Fantôme qu'à ce lieu son pur éclat assigne,
Il s'immobilise au songe froid de mépris
Que vêt parmi l'exil inutile le Cygne.


¡El virgen, el vivaz y el hermoso hoy

¡El virgen, el vivaz y el hermoso hoy
va acaso a desgarrarnos con un golpe de ala ebrio
este lago duro olvidado que persigue bajo la escarcha
el transparente glaciar de los vuelos que no han huido!

Un cisne de antaño se acuerda que es él,
magnífico pero sin esperanza se libera
por no haber cantado la región donde vivir
cuando del estéril invierno resplandeció el tedio.

Todo su cuello sacudirá esta blanca agonía
del espacio infligido al ave que lo niega,
mas no el horror del suelo donde el plumaje queda atrapado.

Fantasma que su puro estallido asigna a ese lugar
se inmoviliza al sueño frío de desprecio
que viste entre el exilio inútil el cisne.

Versión de Claire Deloupy

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posted by Alfil @ 7:28 PM   0 comments
Stephane Mallarmé -Sonnet-
Sonnet
Stephane Mallarmé (1842-1898)

(Pour votre chère morte, son ami.)
2 novembre 1877


Sur les bois oubliés quand passe l'hiver sombre
Tu te plains, ô captif solitaire du seuil,
Que ce sépulcre à deux qui fera notre orgueil
Hélas! du manque seul des lourds bouquet s'encombre.

Sans écouter Minuit qui jeta son vain nombre,
Une veille t'exalte à ne pas fermer l'oeil
Avant que dans les bras de l'ancien fauteuil
Le suprême tison n'ait éclairé mon Ombre.

Qui veut souvent avoir la Visite ne doit
Par trop de fleurs charger la pierre que mon doigt
Soulève avec l'ennui d'une force défunte.

Ame au si clair foyer tremblante de m'asseoir,
Pour revivre il suffit qu'à tes lèvres j'emprunte
Le souffle de mon nom murmuré tout un soir.


Soneto

(Para vuestra querida muerta, su amigo)
2 de noviembre de 1877

-“Sobre olvidados bosques cuando pasa el sombrío invierno
lamentas, oh solitario cautivo del umbral,
que este sepulcro de dos que hará nuestro orgullo
de la falta de pesados ramos de flores se recargue.

Sin escuchar Medianoche que arrojó su número vano,
te exalta una vigilia a no cerrar los ojos,
antes que en los brazos del antiguo sillón
el supremo tizón mi Sombra haya alumbrado.

Quien quiere a menudo la Visita, no debe
con demasiadas flores cargar la piedra que mi dedo
levanta con el tedio de una fuerza difunta.

Alma ante la clara lumbre temblorosa de sentarme,
para revivir basta que de tus labios tome prestado
el soplo de mi nombre susurrado toda una noche.

Versión de Claire Deloupy

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posted by Alfil @ 7:20 PM   0 comments
Stephane Mallarmé -Angoisse-
Angoisse
Stephane Mallarmé (1842-1898)

Je ne viens pas ce soir vaincre ton corps, ô bête
En qui vont les péchés d'un peuple, ni creuser
Dans tes cheveux impurs une triste tempête
Sous l'incurable ennui que verse mon baiser :
Je demande à ton lit le lourd sommeil sans songes
Planant sous les rideaux inconnus du remords,
Et que tu peux goûter après tes noirs mensonges,
Toi qui sur le néant en sais plus que les morts.
Car le Vice, rongeant ma native noblesse
M'a comme toi marqué de sa stérilité,
Mais tandis que ton sein de pierre est habité
Par un coeur que la dent d'aucun crime ne blesse,
Je fuis, pâle, défait, hanté par mon linceul,
Ayant peur de mourir lorsque je couche seul.


Angustia

Hoy no vengo a vencer tu cuerpo, oh bestia llena
de todos los pecados de un pueblo que te ama,
ni a alzar tormentas tristes en tu impura melena
bajo el tedio incurable que mi labio derrama.
Pido a tu lecho el sueño sin sueños ni tormentos
con que duermes después de tu engaño, extenuada,
tras el telón ignoto de los remordimientos,
tú que, más que los muertos, sabes lo que es la nada.
Porque el Vicio, royendo mi majestad innata,
con su esterilidad como a ti me ha marcado;
pero mientras tu seno sin compasión recata
un corazón que nada turba, yo huyo, deshecho,
pálido, por el lúgubre sudario obsesionado,
¡con terror de morir cuando voy solo al lecho!

Versión de Andrés Holguín

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posted by Alfil @ 6:01 PM   0 comments
Stephane Mallarmé -Sainte-
Sainte
Stephane Mallarmé (1842-1898)

A la fenêtre recélant
Le santal vieux qui se dédore
De sa viole étincelant
Jadis avec flûte ou mandore,
Est la Sainte pâle, étalant
Le livre vieux qui se déplie
Du Magnificat ruisselant
Jadis selon vêpre et complie:
A ce vitrage d'ostensoir
Que frôle une harpe par l'Ange
Formée avec son vol du soir
Pour la délicate phalange
Du doigt, que, sans le vieux santal
Ni le vieux livre, elle balance
Sur le plumage instrumental,
Musicienne du silence.


Santa

¡En la ventana está ocultando
desdorados sándalos viejos
de su viola resplandeciente
-flauta o laúd en otro tiempo-,
la pálida Santa que extiende
el libro viejo que prodiga
el Magnificat deslumbrante
según las completas y vísperas.
Roza el vitral de ese ostensorio
el arpa alada de algún Ángel
creada en el vuelo vespertino
para el primor de su falange.
Y deja el sándalo y el libro,
y acariciante pasa el dedo
sobre el plumaje instrumental
la tañedora del silencio.

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posted by Alfil @ 5:57 PM   0 comments
Stephane Mallarmé -Tristesse d'été-
Tristesse d'été
Stephane Mallarmé (1842-1898)

Le soleil, sur le sable, ô lutteuse endormie,
En l'or de tes cheveux chauffe un bain langoureux
Et, consumant l'encens sur ta joue ennemie,
Il mêle avec les pleurs un breuvage amoureux.
De ce blanc flamboiement l'immuable accalmie
T'a fait dire, attristée, ô mes baisers peureux"
Nous ne serons jamais une seule momie
Sous l'antique désert et les palmiers heureux!
"Mais la chevelure est une rivière tiède,
Où noyer sans frissons l'âme qui nous obsède
Et trouver ce Néant que tu ne connais pas.
Je goûterai le fard pleuré par tes paupières,
Pour voir s'il sait donner au coeur que tu frappas
L'insensibilité de l'azur et des pierres.


Tristeza de verano

El sol, sobre la arena, luchadora dormida,
En tus cabellos de oro caldea un baño lánguido
Y, consumiendo incienso en tu enemigo pómulo,
Entremezcla a los llantos un brebaje amoroso.
Del blanco llamear la calma inamovible
Te hizo, triste, decir, oh mis besos miedosos,
"No seremos los dos nunca una sola momia
Bajo el desierto antiguo y las palmas dichosas."
Pero tu cabellera es como un río tibio
Donde ahogar sin temblores la obsesión de nuestra alma
Y encontrar esa Nada que no conoces tú.
Probaré los afeites llorados por tus párpados,
A ver si saben dar al corazón que heriste
La insensibilidad del cielo y de las piedras.

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posted by Alfil @ 5:53 PM   0 comments
Stephane Mallarmé -Salut-
Salut
Stephane Mallarmé (1842-1898)

Rien, cette écume, vierge vers
A ne désigner que la coupe ;
Telle loin se noie une troupe
De sirènes mainte à l'envers.

Nous naviguons, ô mes divers
Amis, moi déjà sur la poupe
Vous l'avant fastueux qui coupe
Le flot de foudres et d'hivers ;

Une ivresse belle m'engage
Sans craindre même son tangage
De porter debout ce salut

Solitude, récif, étoile
A n'importe ce qui valut
Le blanc souci de notre toile


Saludo

Nada, esta espuma, virgen es
el verso que sólo a la copa
designa. Así lejos, en tropa,
sirenas húndense al revés.

Navegamos. Mi sitio es,
oh diversos amigos, la popa
y es el vuestro la proa que copa
rayos e inviernos. Embriaguez

gozosa ahora me convida
(su cabeceo no intimida)
a hacer de pie el saludo mío,

soledad, estrella arrecife,
a cuanto valga en este esquife
de nuestra vela el blanco brío.

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posted by Alfil @ 5:49 PM   0 comments
Stephane Mallarmé -Une négresse-
Une négresse
Stephane Mallarmé (1842-1898)

Une négresse par le démon secouée
Veut goûter une enfant triste de fruits nouveaux
Et criminels aussi sous leur robe trouée
Cette goinfre s'apprête à de rusés travaux:
À son ventre compare heureuse deux tétines
Et, si haut que la main ne le saura saisir,
Elle darde le choc obscur de ses bottines
Ainsi que quelque langue inhabile au plaisir
Contre la nudité peureuse de gazelle
Qui tremble, sur le dos tel un fol éléphant
Renversée elle attend et s'admire avec zèle,
En riant de ses dents naïves à l'enfant;
Et, dans ses jambes où la victime se couche,
Levant une peau noire ouverte sous le crin,
Avance le palais de cette étrange bouche
Pâle et rose comme un coquillage marin.


Una negra

Una negra por el demonio sacudida
Quiso en un niño triste gustar de nuevos frutos
Y criminales bajo su veste agujereada.
Esta voraz prepara sus trabajos astutos:
Con su vientre compara dos airosos pezones
Y allá donde la mano no consigue ascender
Eleva el golpeteo sordo de sus tacones
Como una rara lengua torpe para el placer.
Contra la desnudez miedosa de gacela
Que tiembla, sobre el dorso, como un gran elefante
Enajenada aguarda y se admira y encela
Y ríe con sus dientes ingenuos al infante.
Y entre sus piernas donde su víctima se acuesta,
Bajo la crin la negra piel abierta al azar,
La extraña boca su paladar manifiesta
Pálido y rosa como un caracol de mar.

Libellés :

posted by Alfil @ 5:44 PM   0 comments
Stephane Mallarmé -Le tombeau d'Edgar Poe-
Le tombeau d'Edgar Poe
Stephane Mallarmé (1842-1898)

Tel qu'en Lui-même enfin l'éternité le change
Le Poëte suscite avec un glaive nu
Son siècle épouvanté de n'avoir pas connu
Que la Mort triomphait dans cette voix étrange!

Eux, comme un vil sursaut d'hydre oyant jadis l'ange
Donner un sens plus pur aux mots de la tribu,
Proclamèrent très haut le sortilège bu
Dans le flot sans honneur de quelque noir mélange.

Du sol et de la nue hostiles, ô grief!
Si notre idée avec ne sculpte un bas-relief
Dont la tombe de Poe éblouissante s'orne,

Calme bloc ici-bas chu d'un désastre obscur,
Que ce granit du moins montre à jamais sa borne
Aux noirs vols du blasphème épars dans le futur.


La tumba de Edgar Allan Poe

Tal como al fin el tiempo lo transforma en sí mismo,
el poeta despierta con su desnuda espada
a su edad que no supo descubrir, espantada,
que la muerte inundaba su extraña voz de abismo.

Vió la hidra del vulgo, con un vil paroxismo,
que en él la antigua lengua nació purificada,
creyendo que él bebía esa magia encantada
en la onda vergonzosa de un oscuro exorcismo.

Si, hostiles alas nubes y al suelo que lo roe,
bajo-relieve suyo no esculpe nuestra mente
para adornar la tumba deslumbrante de Poe,

que, como bloque intacto de un cataclismo oscuro,
este granito al menos detenga eternamente
los negros vuelos que alce el Blasfemo futuro.

Versión de Andrés Holguín

Libellés :

posted by Alfil @ 8:30 AM   0 comments
Stephane Mallarmé -Don du Poëme-
Don du Poëme
Stephane Mallarmé (1842-1898)

Je t'apporte l'enfant d'une nuit d'Idumée !
Noire,à l'aile saignante et pâle,déplumée,
Par le verre brûlé d'aromates et d'or,
Par les carreaux glacés,hélas ! mornes encor,
L'aurore se jeta sur la lampe angélique.
Palmes ! et quand elle a montré cette relique
A ce père essayant un sourire ennemi,
La solitude bleue et stérile a frémi.
O la berceuse,avec ta fille et l'innocence
De vos pieds froids,accueille une horrible naissance :
Et ta voix rappelant viole et clavecin,
Avec le doigt fané presseras-tu le sein
Par qui coule en blancheur sibylline la femme
Pour les lèvres que l'air du vierge azur affame ?


Don del Poema

Te traigo aquí a la hija de una noche idumea!
Negra, de ala sangrienta y pálida e implume,
por el vidrio que incendian los aromas y el oro,
por heladas ventanas opacas todavía,
la aurora se arrojó sobre el candil angélico,
¡palmas! y cuando ya mostraba esa reliquia
al padre que enemiga sonrisa aventuraba,
la estéril soledad azul se estremecía.
¡Oh arrulladora, con tu niña y la inocencia
de tus helados pies el nacimiento horrible
acoge, y con tu voz que viola y clave evoca!
¿Oprimirán tus dedos marchitos ese pecho
del que mana en blancura sibilina la hembra
hacia labios que el aire del azul virgen tienta?

Libellés :

posted by Alfil @ 8:18 AM   0 comments
Stephane Mallarmé -Brise marine-
Brise Marine
Stephane Mallarmé (1842-1898)


La chair est triste,hélas ! et j'ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres
D'être parmi l'écume inconnue et les cieux !
Rien,ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe
O nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,
Lève l'ancre pour une exotique nature !

Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs !
Et,peut-être,les mâts,invitant les orages
Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages
Perdus,sans mâts,sans mâts,ni fertiles îlots ...
Mais ,ô mon coeur, entends le chant des matelots !


Brisa marina

Leí todos los libros y es, ¡ay! , la carne triste.
¡huir, huir muy lejos! Ebrias aves se alejan
entre el cielo y la espuma. Nada de lo que existe,
ni los viejos jardines que los ojos reflejan,
ni la madre que, amante, da leche a su criatura,
ni la luz que en la noche mi lámpara difunde
sobre el papel en blanco que defiende su albura
retendrá al corazón que ya en el mar se hunde.
¡Yo partiré! ¡Oh, nave, tu velamen despliega
y leva al fin las anclas hacia incógnitos cielos!

Un tedio, desolado por la esperanza ciega,
confía en el supremo adiós de los pañuelos.
Y tal vez, son tus mástiles de los que el viento lanza
sobre perdidos náufragos que no encuentran maderos,
sin mástiles, sin mástiles, ni islote en lontananza...
Corazón, oye cómo cantan los marineros!

Versión de Andrés Holguín

Libellés :

posted by Alfil @ 8:13 AM   0 comments
Stephane Mallarmé -La chevelure-
La Chevelure...
Stephane Mallarmé (1842-1898)


La chevelure vol d'une flamme à l'extrême
Occident de désirs pour la tout déployer
Se pose ( je dirais mourir un diadème )
Vers le front couronné son ancien foyer

Mais sans or soupirer que cette vive nue
L'ignition du feu toujours intérieur
Originellement la seule continue
Dans le joyau de l'oeil véridique ou rieur

Une nudité de héros tendre diffame
Celle qui ne mouvant astre ni feux au doigt
Rien qu'à simplifier avec gloire la femme
Accomplit par son chef fulgurante l'exploit

De semer de rubis le doute qu'elle écorche
Ainsi qu'une joyeuse et tutélaire torche.


La cabellera

La cabellera vuelo de una llama al extremo
Occidente de anhelos por desplegarla toda
Reposa (yo diría morir una diadema)
sobre la coronada frente su antiguo lar

mas suspirar sin oro esta nube viviente
cuán originalmente prosigue solitaria
el incendio del fuego para siempre interior
en la gema del ojo verídico o riente

una desnudez de héroe delicado difama
a la que no mueve astros ni fuegos en el dedo
y sólo simplifica con gloria a la mujer
realizada la hazaña por su testa fulgente

de sembrar con rubíes la duda que desuella
igual a una jocunda y tutelar antorcha.

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Stephane Mallarmé -Mysticis Umbraculis-
Mysticis Umbraculis
Stephane Mallarmé (1842-1898)

Elle dormait : son doigt tremblait, sans améthyste
Et nu, sous sa chemise, après un soupir triste
Il s'arrêta, levant au nombril la batiste

Et son ventre sembla de la neige où serait
Cependant qu'un rayon redore la forêt
Tombé le nid moussu d'un gai chardonneret


Mysticis Umbraculis

Ella dormía: su dedo tembloroso, sin amatista
Y desnudo, bajo su camisa, después de un suspiro triste
Se detuvo, levantó hasta el ombligo la batista.

Y su vientre pareció nieve donde estuviese,
Mientras tanto un rayo a dorar el bosque,
tumbado el nido musgoso de un alegre jilguero.

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Stephane Mallarmé -Apparition-
Apparition
Stephane Mallarmé (1842-1898)

La lune s'attristait. Des séraphins en pleurs
Rêvant,l'archet aux doigts,dans le calme des fleurs
Vaporeuses,tiraient de mourantes violes
De blancs sanglots glissant sur l'azur des corolles.

- C'était le jour béni de ton premier baiser.
Ma songerie aimant à me martyriser
S'enivrait savamment du parfum de tristesse
Que même sans regret et sans déboire laisse

La cueillaison d'un Rêve au coeur qui l'a cueilli.
J'errais donc,l'oeil rivé sur le pavé vieilli
Quand avec du soleil aux cheveux,dans la rue
Et dans le soir,tu m'es en riant apparue
Et j'ai cru voir la fée au chapeau de clarté
Qui jadis sur mes beaux sommeils d'enfant gâté
Passait,laissant toujours de ses mains mal fermées
Neiger de blancs bouquets d'étoiles parfumées.


Aparición

La luna se entristecía. Serafines llorando
sueñan, el arquillo en los dedos, en la calma de las flores
vaporosas, sacaban de las lánguidas violas
blancos sollozos resbalando por el azul de las corolas,

Era el día bendito de tu primer beso.
Mi ensueño que se complace en martirizarme
se embriagaba sabiamente con el perfume de tristeza
Que incluso sin pena y sin disgusto deja
el recoger de su sueño al corazón que lo ha acogido.

Vagaba, pues, con la mirada fija en el viejo enlosado,
cuando con el sol en los cabellos, en la calle
y en la tarde, tú te me apareciste sonriente,
y yo creí ver el hada del brillante sombrero,
que otrora aparecía en mis sueños de niño
mimado, dejando siempre, de sus manos mal cerradas,
cien blancos ramilletes de estrellas perfumadas.

Versión de L. S.

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Stephane Mallarmé -L'après-midi d'un faune-
L'après-midi d'un faune (Églogue)
Stephane Mallarmé (1842-1898)

Le Faune:

Ces nymphes, je les veux perpétuer.
Si clair,
Leur incarnat léger, qu'il voltige dans l'air
Assoupi de sommeils touffus.

Aimai-je un rêve ?
Mon doute, amas de nuit ancienne, s'achève
En maint rameau subtil, qui, demeuré les vrais
Bois mêmes, prouve, hélas ! que bien seul je m'offrais
Pour triomphe la faute idéale de roses.

Réfléchissons...
ou si les femmes dont tu gloses
Figurent un souhait de tes sens fabuleux !
Faune, l'illusion s'échappe des yeux bleus
Et froids, comme une source en pleurs, de la plus chaste :
Mais, l'autre tout soupirs, dis-tu qu'elle contraste
Comme brise du jour chaude dans ta toison ?
Que non ! par l'immobile et lasse pâmoison
Suffoquant de chaleurs le matin frais s'il lutte,
Ne murmure point d'eau que ne verse ma flûte
Au bosquet arrosé d'accords ; et le seul vent
Hors des deux tuyaux prompt à s'exhaler avant
Qu'il disperse le son dans une pluie aride,
C'est, à l'horizon pas remué d'une ride
Le visible et serein souffle artificiel
De l'inspiration, qui regagne le ciel.

O bords siciliens d'un calme marécage
Qu'à l'envi de soleils ma vanité saccage
Tacite sous les fleurs d'étincelles, Contez
« Que je coupais ici les creux roseaux domptés
« Par le talent ; quand, sur l'or glauque de lointaines
« Verdures dédiant leur vigne à des fontaines,
« Ondoie une blancheur animale au repos :
« Et qu'au prélude lent où naissent les pipeaux
« Ce vol de cygnes, non ! de naïades se sauve
« Ou plonge... »

Inerte, tout brûle dans l'heure fauve
Sans marquer par quel art ensemble détala
Trop d'hymen souhaité de qui cherche le la :
Alors m'éveillerai-je à la ferveur première,
Droit et seul, sous un flot antique de lumière,
Lys ! et l'un de vous tous pour l'ingénuité.

Autre que ce doux rien par leur lèvre ébruité,
Le baiser, qui tout bas des perfides assure,
Mon sein, vierge de preuve, atteste une morsure
Mystérieuse, due à quelque auguste dent ;
Mais, bast ! arcane tel élut pour confident
Le jonc vaste et jumeau dont sous l'azur on joue :
Qui, détournant à soi le trouble de la joue,
Rêve, dans un solo long, que nous amusions
La beauté d'alentour par des confusions
Fausses entre elle-même et notre chant crédule ;
Et de faire aussi haut que l'amour se module
Évanouir du songe ordinaire de dos
Ou de flanc pur suivis avec mes regards clos,
Une sonore, vaine et monotone ligne.

Tâche donc, instrument des fuites, ô maligne
Syrinx, de refleurir aux lacs où tu m'attends !
Moi, de ma rumeur fier, je vais parler longtemps
Des déesses ; et par d'idolâtres peintures
A leur ombre enlever encore des ceintures :
Ainsi, quand des raisins j'ai sucé la clarté,
Pour bannir un regret par ma feinte écarté,
Rieur, j'élève au ciel d'été la grappe vide
Et, soufflant dans ses peaux lumineuses, avide
D'ivresse, jusqu'au soir je regarde au travers.

O nymphes, regonflons des souvenirs divers.
« Mon œil, trouant le joncs, dardait chaque encolure
« Immortelle, qui noie en l'onde sa brûlure
« Avec un cri de rage au ciel de la forêt ;
« Et le splendide bain de cheveux disparaît
« Dans les clartés et les frissons, ô pierreries !
« J'accours ; quand, à mes pieds, s'entrejoignent (meurtries
« De la langueur goûtée à ce mal d'être deux)
« Des dormeuses parmi leurs seuls bras hasardeux ;
« Je les ravis, sans les désenlacer, et vole
« A ce massif, haï par l'ombrage frivole,
« De roses tarissant tout parfum au soleil,
« Où notre ébat au jour consumé soit pareil. »
Je t'adore, courroux des vierges, ô délice
Farouche du sacré fardeau nu qui se glisse
Pour fuir ma lèvre en feu buvant, comme un éclair
Tressaille ! la frayeur secrète de la chair :
Des pieds de l'inhumaine au cœur de la timide
Qui délaisse à la fois une innocence, humide
De larmes folles ou de moins tristes vapeurs.
« Mon crime, c'est d'avoir, gai de vaincre ces peurs
« Traîtresses, divisé la touffe échevelée
« De baisers que les dieux gardaient si bien mêlée :
« Car, à peine j'allais cacher un rire ardent
« Sous les replis heureux d'une seule (gardant
« Par un doigt simple, afin que sa candeur de plume
« Se teignît à l'émoi de sa sœur qui s'allume,
« La petite, naïve et ne rougissant pas : )
« Que de mes bras, défaits par de vagues trépas,
« Cette proie, à jamais ingrate se délivre
« Sans pitié du sanglot dont j'étais encore ivre. »

Tant pis ! vers le bonheur d'autres m'entraîneront
Par leur tresse nouée aux cornes de mon front :
Tu sais, ma passion, que, pourpre et déjà mûre,
Chaque grenade éclate et d'abeilles murmure ;
Et notre sang, épris de qui le va saisir,
Coule pour tout l'essaim éternel du désir.
A l'heure où ce bois d'or et de cendres se teinte
Une fête s'exalte en la feuillée éteinte :
Etna ! c'est parmi toi visité de Vénus
Sur ta lave posant tes talons ingénus,
Quand tonne une somme triste ou s'épuise la flamme.
Je tiens la reine !

O sûr châtiment...
Non, mais l'âme
De paroles vacante et ce corps alourdi
Tard succombent au fier silence de midi :
Sans plus il faut dormir en l'oubli du blasphème,
Sur le sable altéré gisant et comme j'aime
Ouvrir ma bouche à l'astre efficace des vins !
Couple, adieu ; je vais voir l'ombre que tu devins.


La siesta de un fauno (Égloga)

El fauno:

¡Estas ninfas quisiera perpetuarlas.
Palpita
su granate ligero, y en el aire dormita
en sopor apretado.

¿Quizá yo un sueño amaba?
Mi duda, en oprimida noche remota, acaba
en más de una sutil rama que bien sería
los bosques mismos, al probar que me ofrecía
como triunfo la falta ideal de las rosas.

Reflexionemos...
¡Si las mujeres que glosas un
deseo figuran de tus sentidos magos!
Se escapa la ilusión de aquellos ojos vagos y
fríos, cual llorosa fuente, de la más casta:
mas la otra, en suspiros, dices tú que contrasta
como brisa del día cálida en tu toisón.
¡Que no! que por la inmóvil y lasa desazón
-el son con la frescura matinal en reyerta- no
murmura agua que mi flauta no revierta al
otero de acordes rociado; sólo el viento
fuera de los dos tubos pronto a exhalar su aliento
en árida llovizna derrame su conjuro;
es, en la línea tersa del horizonte puro,
el hálito visible y artificial, el vuelo
con que la inspiración ha conquistado el cielo.

Sicilianas orillas de charca soporosa
que al rencor de los soles mi vanidad acosa,
tácita bajo flores de centellas, Decid
«Que yo cortaba juncos vencidos en la lid
por el talento; al oro glauco de las lejanas
verduras consagrando su viña a las fontanas:

Ondea una blancura animal en la siesta:
y que al preludio lento de que nace la fiesta,

vuelo de cisnes, ¡no! de náyades, se esquive o
se sumerja ...»
Fosca, la hora inerte avive
sin decir de qué modo sutil recogerá
hírnenes anhelados por el que busca el La:
me erguiré firme entonces al inicial fervor,
recto y solo, entre olas antiguas de fulgor,
¡lis! uno de vosotros para la ingenuidad.

Sólo esta nada dócil, oh labios, propalad,
beso que suavemente perfidias asegura,
mi pecho virgen antes, muestra una mordedura
misteriosa, legado de algún augusto diente;
¡y basta! arcano tal buscó por confidente junco
gemelo y vasto que al sol da su tonada: que,
desviando de sí mejilla conturbada, sueña en
un solo lento, tramar en ocasiones
la belleza en redor quizá por confusiones
falsas entre ella misma y nuestra nota pura; y
de lograr, tan alto como el amor fulgura,
desvanecer del sueño sólito de costado
o dorso puro, por mi vista ciega espiado,
una línea vana monótona y sonora.

¡Quiere, pues, instrumento de fugas, turbadora
siringa, florecer en el lago en que aguardas!
Yo, en mi canto engreído, diré fábulas tardas
de las diosas; y, por idólatras pinturas,
a su sombra hurtaré todavía cinturas:
así, cuando a las vides. la claridad exprimo,
por desechar la pena que me conturba, mimo
risas alzo del racimo ya exhausto, al sol, y siento,
cuando a las luminosas pieles filtro mi aliento,
mirando a su trasluz una ávida embriaguez.

¡Oh ninfas, los recuerdos unamos otra vez!
«Mis ojos horadando los juncos, cada cuello
inmortal, que en las ondas hundía su destello
y un airado clamor al cielo desataba:
y el espléndido baño de cabellos volaba entre

temblor y claridad ¡oh pedrería! Corro;
cuando a mis pies alternan (se diría por ser
dos, degustando, langorosas, el mal)
dormidas sólo en medio de un abrazo fatal,
las sorprendo sin desenlazarlas, y listo

vuelo al macizo, de fútil sombra malquisto,
de rosas que desecan al sol todo perfume,
en que, como la tarde nuestra lid se resume. »


¡Yo te adoro, coraje de vírgenes, oh gala
feroz del sacro fardo desnudo que resbala por
huir de mi labio fogoso, y como un rayo
zozobra! De la carne misterioso desmayo;
de los pies de la cruel al alma de la buena que a
bandona a la vez una inocencia, llena de loco
llanto y menos atristados vapores.
«Mi crimen es haber, tras de humillar temores
traidores desatado el intrincado nido
de besos que los dioses guardaban escondido;
pues yendo apenas a ocultar ardiente risa

tras los pliegues de una sola (sumisa
guardando para que su candidez liviana se
tiñera a la fiel emoción de su hermana
la pequeñuela, ingenua, sin saber de rubor):

ya de mis brazos muertos por incierto temblor,
esta presa, por siempre ingrata, se redime
sin piedad del sollozo de que embriagado vime.»


¡Peor! me arrastrarán otras hacia la vida
por la trenza a los cuernos de mi frente ceñida:
tú sabes mi pasión, que, púrpura y madura
toda granada brota y de abejas murmura;
y nuestra sangre loca por quien asirla quiere,
fluye por el enjambre del amor que no se muere.
Cuando el bosque de oro y cenizas se tiña,
una fiesta se exalta en la muriente viña:
¡Etna! En medio de ti, de Venus alegrado, en
tu lava imprimiendo su cotumo sagrado,
si un sueño triste se oye, si su fulgor se calma,
¡Tengo la reina!
¡Oh cierto castigo... Pero el alma,
de palabras vacante, y este cuerpo sombrío
tarde sucumben al silencio del estío:
sin más, fuerza es dormir, lejano del rencor,
sobre la arena sitibunda, a mi sabor
la boca abierta al astro de vinos eficaces.

¡Oh par, adiós! la sombra miro a la que tomas.

Versión de Otto de Greiff

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posted by Alfil @ 5:32 AM   1 comments
Stephane Mallarmé -Don du poème-
Don du poème
Stephane Mallarmé (1842-1898)

Je t'apporte l'enfant d'une nuit d'Idumée!
Noire, à l'aile saignante et pâle, déplumée,
Par le verre brûlé d'aromates et d'or,
Par les carreaux glacés, hélas! mornes encor,
L'aurore se jeta sur la lampe angélique.
Palmes! et quand elle a montré cette relique
A ce père essayant un sourire ennemi,
La solitude bleue et stérile a frémi.
O la berceuse, avec ta fille et l'innocence
De vos pieds froids, accueille une horrible naissance:
Et ta voix rappelant viole et clavecin,
Avec le doigt fané presseras-tu le sein
Par qui coule en blancheur sibylline la femme
Pour les lèvres que l'air du vierge azur affame?


Don del poema

Te traigo aquí a la hija de una noche idumea!
Negra, de ala sangrienta y pálida e implume,
por el vidrio que incendian los aromas y el oro,
por heladas ventanas opacas todavía,
la aurora se arrojó sobre el candil angélico,
¡palmas! y cuando ya mostraba esa reliquia
al padre que enemiga sonrisa aventuraba,
la estéril soledad azul se estremecía.
¡Oh arrulladora, con tu niña y la inocencia de
tus helados pies el nacimiento horrible acoge,
y con tu voz que viola y clave evoca!
¿Oprimirán tus dedos marchitos ese pecho del
que mana en blancura sibilina la hembra hacia
labios que el aire del azul virgen tienta?

Versión de Ulalume González de León

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posted by Alfil @ 4:52 AM   0 comments
Stephane Mallarmé -Toast funèbre-
Toast funèbre
Stephane Mallarmé (1842-1898)

à Théophile Gautier

Ô de notre bonheur, toi, le fatal emblème !

Salut de la démence et libation blême,
Ne crois pas qu'au magique espoir du corridor
J'offre ma coupe vide où souffre un monstre d'or !
Ton apparition ne va pas me suffire :
Car je t'ai mis, moi-même, en un lieu de porphyre.
Le rite est pour les mains d'éteindre le flambeau
Contre le fer épais des portes du tombeau
Très simple de chanter l'absence du poète,
Que ce beau monument l'enferme tout entier :
Si ce n'est que la gloire ardente du métier,
Jusqu'à l'heure commune et vile de la cendre,
Par le carreau qu'allume un soir fier d'y descendre,
Retourne vers les feux du pur soleil mortel !

Magnifique, total et solitaire, tel
Tremble de s'exhaler le faux orgueil des hommes.
Cette foule hagarde ! elle annonce : Nous sommes
La triste opacité de nos spectres futurs.
Mais le blason des deuils épars sur de vains murs,
J'ai méprisé l'horreur lucide d'une larme,
Quand, sourd même à mon vers sacré qui ne l'alarme,
Quelqu'un de ces passants, fier, aveugle et muet,
Hôte de son linceul vague, se transmuait
En le vierge héros de l'attente posthume.
Vaste gouffre apporté dans l'amas de la brume
Par l'irascible vent des mots qu'il n'a pas dits,
Le néant à cet Homme aboli de jadis :
"Souvenir d'horizons, qu'est-ce, ô toi, que la Terre ?"
Hurle ce songe; et, voix dont la clarté s'altère,
L'espace a pour jouet le cri : "Je ne sais pas !"

Le Maître, par un oeil profond, a, sur ses pas,
Apaisé de l'éden l'inquiète merveille
Dont le frisson final, dans sa voix seule, éveille
Pour la Rose et le Lys le mystère d'un nom.
Est-il de ce destin rien qui demeure, non ?
Ô vous tous! oubliez une croyance sombre.
Le splendide génie éternel n'a pas d'ombre.
Moi, de votre désir soucieux, je veux voir,
A qui s'évanouit, hier, dans le devoir,
Idéal que nous font les jardins de cet astre,
Survivre pour l'honneur du tranquille désastre
Une agitation solennelle par l'air
De paroles, pourpre ivre et grand calice clair,
Que, pluie et diamant, le regard diaphane
Resté là sur ces fleurs dont nulle ne se fane,
Isole parmi l'heure et le rayon du jour !

C'est de nos vrais bosquets déjà tout le séjour,
Où le poète pur a pour geste humble et large
De l'interdire au rêve, ennemi de sa charge :
Afin que le matin de son repos altier,
Quand la mort ancienne est comme pour Gautier
De n'ouvrir pas les yeux sacrés et de se taire,
Surgisse, de l'allée ornement tributaire,
Le sépulcre solide où gît tout ce qui nuit,
Et l'avare silence et la massive nuit.


Brindis fúnebre

a Théophile Gautier

Oh tú, de nuestra dicha el emblema fatal!

¡Salud de la demencia y pálida libación,
No a la esperanza mágica del corredor ofrezco
La hueca copa en que, áureo monstruo sufre!
Tu aparición no habrá de serme suficiente:
Yo mismo te he guardado en un lugar de pórfiro.
El rito de las manos es apagar la antorcha
Contra el pesado hierro de la fúnebre losa:

Y apenas ignoramos que a nuestra fiesta vienes
Porque es fácil cantar la ausencia del poeta
Que este bello sepulcro encierra toda entera.
Si no es más que la gloria ardiente del oficio
Llegada la hora común y vil de la ceniza
Orgullosa descienda por el claro orificio
Y tome hacia los fuegos del puro sol mortal!

Magnífico, total y solitario, así
Tiembla ante el falso orgullo de los hombres.
Esta turba mezquina ya lo anuncia: que somos
La triste opacidad de nuestro espectro futuro.
Mas desprecié el lúcido horror de una lágrima
Blasón de duelo que orna el vano muro
Cuando sordo a mi sacro verso que no lo alarma,
Uno de esos paseantes, ciego, impasible y mudo,
El huésped de su vago sudario, en el héroe
Virginal de la póstuma espera se transmuta.
Vasto abismo traído en la masa de bruma
Por el viento irascible de sus palabras tácitas,
La nada había abolido a este hombre hace mucho:
«Recuerdo de horizontes ¿qué es, oh tú, la Tierra?»
Clama el sueño y, voz de alterada claridad,
Todo el espacio juega con el grito « ¡No sé! »

Al pasar el Maestro, con su mirar profundo
Del edén apacigua la inquieta maravilla
Cuyo espasmo final sólo en su voz aviva
Para el Lirio y la Rosa el misterio de un nombre.
¿De todo este destino queda algo todavía?
Olvidad, oh vosotros, creencia tan sombría.
El genio, espléndido y eterno, no arroja sombra alguna.
¡Yo, atento a vuestras ansias quiero volver a ver
Al que desvanecido ayer en la tarea
Ideal que nos imponen los jardines del astro,
Sobrevive para el honor del tranquilo desastre
Una agitación solemne por los aires
De palabras, púrpura ebria y clarísimo cáliz
Que, lluvia y diamante, la mirada diáfana
Posada entre las flores sin marchitar ninguna
Aísla entre la hora y la alborada!

Es el único sitio entre estos bosquecillos
Donde el poeta puro con gesto humilde y amplio
Impide el paso al sueño, enemigo de su arte:
Para que en la mañana de su reposo altivo,
Cuando la antigua muerte sea como para Gautier
No abrir ya más los ojos sagrados y callar
Suda, de la avenida tributario ornamento,
El sólido sepulcro que guarda lo que turba
El avaro silencio y la masiva noche.

Versión de Salvador Elizondo

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posted by Alfil @ 4:44 AM   0 comments
Stephane Mallarmé -Victorieusement fui le suicide beau...-
Victorieusement fui le suicide beau...
Stephane Mallarmé (1842-1898)

Victorieusement fui le suicide beau
Tison de gloire, sang par écume, or, tempête!
O rire si là-bas une pourpre s'apprête
À ne tendre royal que mon absent tombeau.

Quoi! de tout cet éclat pas même le lambeau
S'attarde, il est minuit, à l'ombre qui nous fête
Excepté qu'un trésor présomptueux de tête
Verse son caressé nonchaloir sans flambeau,

La tienne si toujours le délice! la tienne
Oui seule qui du ciel évanoui retienne
Un peu de puéril triomphe en t'en coiffant

Avec clarté quand sur les coussins tu la poses
Comme un casque guerrier d'impératrice enfant
Dont pour te figurer il tomberait des roses.


Triunfalmente evadido el hermoso suicidio...

Triunfalmente evadido el hermoso suicidio,
¡tizón de gloria, sangre por espuma, oro, rayo!
Oh risa si a lo lejos la púrpura se apresta,
regia, a no decorar sino mi tumba ausente.

¡Cómo!, de aquel incendio ni un jirón se demora
-es medianoche- aquí, en nuestra sombra en fiesta,
salvo este presuntuoso tesoro, esta cabeza
que vierte acariciada indolencia sin luces:

la tuya, la que siempre es delicia, la tuya,
única que del cielo desvanecido guarda
algo de la pueril victoria, coronada

de claridad ahora que en cojín la posas
como un casco guerrero de emperatriz infante
que para figurarte dejara caer rosas.

Versión de Ulalume González de León

Libellés :

posted by Alfil @ 4:09 AM   0 comments
Stephane Mallarmé -O, si chère de loin...-
O, si chère de loin...
Stephane Mallarmé (1842-1898)

O si chère de loin et proche et blanche, si
Délicieusement toi, Mary, que je songe
À quelque baume rare émané par mensonge
Sur aucun bouquetier de cristal obscurci

Le sais-tu, oui ! pour moi voici des ans, voici
Toujours que ton sourire éblouissant prolonge
La même rose avec son bel été qui plonge
Dans autrefois et puis dans le futur aussi.

Mon coeur qui dans les nuits parfois cherche à s'entendre
Ou de quel dernier mot t'appeler le plus tendre
S'exalte en celui rien que chuchoté de soeur

N'étant, très grand trésor et tête si petite,
Que tu m'enseignes bien toute une autre douceur
Tout bas par le baiser seul dans tes cheveux dite.


Oh tan cara de lejos...

Oh tan cara de lejos y blanca y cerca, tan
Deliciosamente tú, Mery, que imagino
Algún bálsamo extraño por embuste emanado
Sobre el oscurecido cristal de algún jarrón

¿No lo sabes? sí, cómo hace ya muchos años
Que siempre para mí tu sonrisa prolonga
La misma rosa con su hermoso estío hundiéndose
En el antaño y luego también en el futuro.

Mi corazón que a veces en las noches se ausculta
0 busca el nombre último y más tierno que darte.
Se exalta en el apenas murmurado de hermana

Salvo, mi gran tesoro de cabeza pequeña,
Porque me enseñas una dulzura bien distinta
Quedo con sólo el beso en tus cabellos dicha.

Versión de Tomás Segovia

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posted by Alfil @ 3:59 AM   0 comments
Stephane Mallarmé -Ses purs ongles très-haut...-
Ses purs ongles très-haut...
Stephane Mallarmé (1842-1898)

Ses purs ongles très-haut dédiant leur onyx,
L'Angoisse, ce minuit, soutient, lampadophore,
Maint rêve vespéral brûlé par le Phénix
Que ne recueille pas de cinéraire amphore

Sur les crédences, au salon vide : nul ptyx,
Aboli bibelot d'inanité sonore,
(Car le Maître est allé puiser des pleurs au Styx
Avec ce seul objet dont le Néant s'honore.)

Mais proche la croisée au nord vacante, un or
Agonise selon peut-être le décor
Des licornes ruant du feu contre une nixe,

Elle, défunte nue en le miroir, encor
Que, dans l'oubli fermé par le cadre, se fixe
De scintillations sitôt le septuor.


El de sus puras uñas ónix...

El de sus puras uñas ónix, alto en ofrenda,
La Angustia, es medianoche, levanta, lampadóforo,
Mucho vesperal sueño quemado por el Fénix
Que ninguna recoge ánfora cineraria:

Salón sin nadie ni en las credencias conca alguna,
Espiral espirada de inanidad sonora
(El Maestro se ha ido, llanto en la Estigia capta
con ese solo objeto nobleza de la Nada).

Mas cerca la ventana vacante al norte, un oro
Agoniza según tal vez rijosa fábula
De ninfa alaceada por llamas de unicornios

Y ella apenas difunta desnuda en el espejo
Que ya en las nulidades que clausura el marco
Del centellar se fija súbito el septimino.

Versión de Octavio Paz

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posted by Alfil @ 3:52 AM   0 comments
Henri Michaux -La lettre-
samedi, mars 12, 2005
La lettre
Henri Michaux (1899-1984)

Je vous écris d'un pays autrefois clair. Je vous écris du pays du manteau et de l'ombre. Nous vivons depuis des années, nous vivons sur la Tour du pavillon en berne. Oh! Été empoisonné! Et depuis c'est jours le même jour, le jour au souvenir incrusté...

Le poisson pêché pense à l'eau tant qu'il le peut. Tant qu'il le peut, n'est-ce pas naturel? Au sommet d'une pente de montagne, on reçoit un coup de pique. C'est ensuite toute une vie qui change. Un instant enfonce la porte du Temple.

Nous nous consultons. Nous ne savons plus. Nous n'en savons pas plus l'une que l'autre. Celui-ci est affolé. Celui-là confondu. Tous sont désemparés. La calme n'est plus. La sagese ne dure pas le temps d'une inspiration. Dites-moi. Qui ayant reçu trois flèches dans la joue se présentera d'un air dégagé?

La mort prit les uns. La prison, l'exil, la faim, la misère prirent les autres. Des grand sabres de frisson nous ont traversés, l'abject et le sournois ensuite nous ont traversés.

Qui sur notre sol reçoit encore le baiser de la joie jusqu'au fond du coeur?L'union du moi et du vin est un poème.

L'union du moi et de la femme est un poème. L'union du ciel et de la terre est un poème. Mais le poème que nous avons entendu a paralysé notre entendement.

Notre chant dans la peine trop grande n'a pu être proféré. L'art à la trace de jade s'arrête. les nuages passent, les nuages aux contours de roches, les nuages aux contours de pâeches, et nous, pareils à des nuages nous passons, bourrés des vaines puissances de la douleur.

On n'aime plus le jour. Il hurle. On n'aime plus la nuit, hautée des soucis. Mille voix pur s'enfoncer. Nulle voix pour s'appuyer. Notre peau se fatigue de notre pâle visage.

L'événement est grand. La nuit aussi est grand, mais que peut-elle? Mille astres de la nuit n'éclairent pas un seul lit. ceux qui savaient ne savent plus. Ils sautent avec le train, ils roulent avec la roue.

"Se garder soi dans le sien?" Vous n'y songez pas! La maison solitaire n'existe pas dans l'île aux perroquets. Dans la chute s'est montrée la scéleratesse. Le pur n'est pas pur. Il montre son obstiné, son rancunier. Certains se manifestent dans les glapissements. D'autres se manifestent dans l'esquive. Mais la grandeur ne se manifeste pas.

L'ardeur en secret, l'adieu à la vérité,le silence de la dalle, le cri du poignardé, l'ensemble du repos glacé et des sentiments qui brûlent a été notre ensemble, et la route du chien perplexe notre route.

Nous ne nous sommes pas reconnus dans le silence, nous ne nous sommes pas reconnus dans les hurlements, ni dans nos grotte, ni dans les gestes des étrangeres. Autour de nous la campagne est indifférente et le ciel sans intentions.

Nous nous sommes regardés dans le miroir de la mort. Nous nous sommes regardés dans le miroir du sceau insulté, du sang qui coule, de l'élan décapité, dans le miroir charbonneux des avanies.Nous sommes retournés aux sources glauques.


La carta

Les escribo de un país en otro tiempo claro. Les escribo del país del manto y la sombra. vivimos desde hace mucho, vivimos en la Torre del pabellón a media asta. ¡Ah, verano! Verano envenenado. Y desde entonces el mismo día siempre, el día del recuerdo incustrado...

El pez fuera del agua piensa en el agua todo lo que puede. Todo lo que puede, ¿no es natural? En lo alto de una cuesta se recibe una lanzada de pica. En seguida, toda una vida cambia. Un instante echa abajo la puerta del Templo.

Nos consultamos entre nosotros. Ya no sabemos. Nadie sabe más que el otro, nadie sabe. Aquel, perturbado. El otro confundido. Todos, desamparados. La calma se ha ido. La sabiduría no dura el tiempo de una inspiración. Dime, ¿quién si recibe tres flechazos en la mejilla se presentará con un aire desenvuelto?

La muerte se apoderó de algunos. La prisión, el destierro, el hambre, la miseria se encargaron de los otros. Nos atraversaron grandes sables de escalofrío, lo abyecto y lo solapado después nos atravesaron.

¿Quién en nuestra tierra recibe todavía el beso de la alegría hasta el fondo del corazón?

La unión del yo y el vino es un poema. La unión del yo y la mujer es un poema. la unión del cielo y la tierra es un poema pero el poema que nosotros hemos oído ha paralizado nuestro entendimiento.

En la pena demasiado grande nuestro canto no pudo proferirse. Detenido el arte de huella de jade. Las nubes pasan, las nubes de contorno de rocas, las nubes de contorno de duraznos; nosotros, parecidos a las nubes, pasamos repletos de las vanas potencias del dolor.

Ya no amamos al día. Aúlla. Ya no amamos la noche, atormentada por los cuidados. Mil voces para hundirnos. Ninguna voz para sostenernos. Nuestra piel se fatiga de nuestra cara descolorida.

El acontecimiento es grande. También la noche es grande pero ¿qué puede hacer? Mil astros de la noche no iluminan un solo lecho. Los que sabían ya no saben. Saltan con el tren, ruedan con la rueda.

"¿Quedarse uno en uno mismo?" ¡No lo sueñes! La casa del solitario no existe en la isla de los papagayos. En la caída se mostró la maldad. El puro no es puro. Muestra lo que tiene de obstinado, de rencoroso. Algunos se manifiestan en el chillido. Otros en lo esquivo. la grandeza no se manifiesta.

Ardor en secreto, adiós a la verdad, silencio de la baldosa, grito del apuñalado, la conjunción del reposo helado y los sentimientos quemantes ha sido nuestra conjunción y nuestra ruta la ruta del perro perplejo.

No nos reconocimos en el silencio, no nos reconocimos en el aullido, ni en nuestras grutas, ni en los gestos de los extraños. A nuestro alrededor el campo indiferente y el cielo sin intenciones.

Nos hemos mirado en el espejo de la muerte. Nos hemos mirado en el espejo del sello insultado, la sangre que corre, el impulso decapitado, nos hemos mirado en el espejo tiznado de la afrenta.

Hemos regresado a las fuentes verdosas.

Versión de Octavio Paz

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Henri Michaux -Jour de naissance de l’illimitation-
Jour de naissance de l’illimitation
Henri Michaux (1899-1984)

Un autre monde m’accepte
M’agrée
M’absorbe
M’absout

Armistice des passions

Dans les bancs de clarté
Souterrainement
Souverainement

L’émanation d’exister
L’agrandissement d’exister
Le promontoire, l’impétuosité d’exister
Je suis à l’arrivée de la plénitude
L’instant est plus que l’être
L’être est plus que les êtres
Et tous les êtres sont infinis


Dia del nacimiento de la ilimitación

Otro mundo me acepta
Me anexiona
Me absorbe
Me absuelve

Armisticio de las pasiones.

Bancos de claridad
Soterradamente
Sobrenadamente.

La emanación de existir
El engrandecimiento de existir
El promontorio, la impetuosidad de existir.

He llegado a la plenitud
El instante es más que el ser
El ser es más que los seres
Y todos los seres son infinitos.

Versión de Julia Escobar

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Henri Michaux -Je rame-
Je rame
Henri Michaux (1899-1984)

J'ai maudit ton front ton ventre ta vie
J'ai maudit les rues que ta marche enfile
Les objets que ta main saisit
J'ai maudit l'intérieur de tes rêves

J'ai mis une flaque dans ton œil qui ne voit plus
Un insecte dans ton oreille qui n'entend plus
Une éponge dans ton cerveau qui ne comprend plus

Je t'ai refroidi en l'âme de ton corps
Je t'ai glacé en ta vie profonde
L'air que tu respires te suffoque
L'air que tu respires a un air de cave
Est un air qui a déjà été expiré
Qui a été rejeté par des hyènes

Le fumier de cet air personne ne peut plus le respirer

Ta peau est toute humide
Ta peau sue l'eau de la grande peur
Tes aisselles dégagent au loin une odeur de crypte

Les animaux s'arrêtent sur ton passage
Les chiens, la nuit, hurlent, la tête levée vers ta maison
Tu ne peux pas fuir
Il ne te vient pas une force de fourmi au bout du pied
Ta fatigue fait une souche de plomb en ton corps
Ta fatigue est une longue caravane
Ta fatigue va jusqu'au pays de Nan
Ta fatigue est inexpressible

Ta bouche te mord
Tes ongles te griffent
N'est plus à toi ta famme
N'est plus à toi ton frère
La plante de son pied est mordue par un serpent furieux

On a bavé sur ta progéniture
On a bavé sur le rire de ta fillette
On est passé en bavant devant le visage de ta demeure

Le monde s'éloigne de toi

Je rame
Je rame
Je rame contre ta vie
Je rame
Je me multiplie en rameurs innombrables
Pour ramer plus fortement contre toi

Tu tombes dans le vague
Tu es sans souffle
Tu te lasses avant même le moindre effort

Je rame
Je rame
Je rame

Tu t'en vas, ivre, attaché à la queue d'un mulet
L'inverse comme un immense parasol qui abscurcit le ciel

Et assemble les mouches
L'ivresse vertigineuse des canaux semicirculaires
Commencement mal écouté de l'hémiplégie
L'ivresse ne te quitte plus
Te couche à gauche
Te couche à droite
Te couche sur le sol pierreux du chemin
Je rame
Je rame
Je rame contre tes jours

Dans la maison de la souffrance tu entres

Je rame
Je rame
Sur un bandeau noir tes actions s'inscrivent
Sur le grand œil blanc d'un cheval borgne roule ton avenir

Je rame


Yo remo

Maldije tu frente tu vientre tu vida
Maldije las calles que tu andar recorre
Los objetos que recoge tu mano
Maldije el interior de tus sueños

Puse un charco en tu ojo que ya no ve
Un insecto en tu oreja que ya no oye
Una esponja en tu cerebro que ya no comprende

Te he enfriado en el alma de tu cuerpo
Te he congelado en tu vida profunda
El aire que respiras te sofoca
El aire que respiras tiene aire de sótano
Es un aire que ya ha sido expirado
Que ha sido expulsado por hienas
El hedor de ese aire ya nadie puede respirarlo

Tu piel está completamente húmeda
Tu piel rezuma el agua del gran miedo
Tus axilas desprenden desde lejos un olor a cripta

Los animales se detienen a tu paso
Los perros aúllan por la noche, levantando la cabeza hacia tu casa
No puedes huir
No tienes ningún hormigueo en la punta del pie
Tu cansancio pone raíces de plomo en tu cuerpo
Tu cansancio es una larga caravana
Tu cansancio llega hasta el país de Nan
Tu cansancio es inexpresable

Tu boca te muerde
Tus uñas te arañan
Ya no es tuya tu mujer
Ya no es tuyo tu hermano
Una serpiente furiosa le ha mordido la planta del pie
Han mancillado tu progenitura
Han mancillado la risa de tu niñita
Han mancillado al pasar el rostro de tu morada

El mundo se aleja de ti

Yo remo
Yo remo
Yo remo contra tu vida
Yo remo
Yo me multiplico en remeros innumerables
Para remar con mayor fuerza contra ti

Caes en lo impreciso
Estás sin aliento
Te cansas aun antes de hacer el menor esfuerzo

Yo remo
Yo remo
Yo remo
Te vas, ebrio, atado a la cola de un mulo
La ebriedad como un inmenso quitasol que oscurece el cielo
Y convoca a las moscas
La ebriedad vertiginosa de los canales semicirculares
Comienzo mal escuchado de la hemiplejía
La ebriedad ya no te abandona
Te tumba hacia la izquierda
Te tumba hacia la derecha
Te tumba sobre el suelo pedregoso del camino
Yo remo
Yo remo
Yo remo contra tus días

En la casa del sufrimiento entras

Yo remo
Yo remo
Sobre un lazo negro tus acciones se inscriben
Sobre el gran ojo blanco de un caballo tuerto rueda tu porvenir

Yo remo

Versión de Julia Escobar

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posted by Alfil @ 8:58 AM   0 comments
Henri Michaux -Nous deux encore-
Nous deux encore
Henri Michaux (1899-1984)

Air du feu, tu n’as pas su jouer.
Tu as jeté sur ma maison une toile noire. Qu’est-ce que cet opaque partout ? C’est l’opaque qui a bouché mon ciel.Qu’est-ce que ce silence partout ? C’est le silence qui a fait taire mon chant.

L’espoir, il m’eût suffi d’un ruisselet. Mais tu as tout pris. Le son qui vibre m’a été retiré.
Tu n’as pas su jouer. Tu as attrapé les cordes. Mais tu n’as pas su jouer. Tu as tout bousillé tout de suite. Tu as cassé le violon. Tu as jeté une flamme sur la peau de soie.
Pour faire un affreux marais de sang.

Son bonheur riait dans son âme. Mais c’était tout tromperie. Ca n’a pas fait long rire.

Elle était dans un train roulant vers la mer. Elle était dans une fusée filant sur le roc. Elle s’élançait quoiqu’immobile vers le serpent de feu qui allait la consumer. Et fut là tout à coup, saisissant la confiante, tandis qu’elle peignait sa chevelure, contemplant sa félicité dans la glace.
Et lorsqu’elle vit monter cette flamme sur elle, oh…
Dans l’instant la coupe lui a été arrachée. Ses mains n’ont plus rien tenu. Elle a vu qu’on la serrait dans un coin. Elle s’est arrêtée là-dessus comme sur un énorme sujet de méditation à résoudre avant tout. Deux secondes plus tard, deux secondes trop tard, elle fuyait vers la fenêtre, appelant au secours.
Toute la flamme alors l’a entourée.

Elle se retrouve dans un lit, dont la souffrance monte jusqu’au ciel, jusqu’au ciel, sans rencontrer de dieu… dont la souffrance descend jusqu’au fond de l’enfer, jusqu’au fond de l’enfer sans rencontrer de démon.
L’hôpital dort. La brûlure éveille. Son corps, comme un parc abandonné..

Défenestrée d’elle-même, elle cherche comment rentrer. Le vide où elle godille ne répond pas à ses mouvements.
Lentement, dans la grange, son blé brûle.
Aveugle, à travers le long barrage de souffrance, un mois durant, elle remonte le fleuve de vie, nage atroce.
Patiente, dans l’innommable boursouflé elle retrace ses formes élégantes, elle tisse à nouveau la chemise de sa peau fine. La guérison est là. Demain tombe le dernier pansement. Demain…
Air du sang, tu n’as pas su jouer. Toi non plus, tu n’as pas su. Tu as jeté subitement, stupidement, ton sot petit caillot obstructeur en travers d’une nouvelle aurore.
Dans l’instant elle n’a plus trouvé de place. Il a bien fallu se tourner vers la Mort.
A peine si elle a aperçu la route. Une seconde ouvrit l’abîme. La suivante l’y précipitait.
On est resté hébété de ce côté-ci. On n’a pas eu le temps de dire au revoir. On n’a pas eu le temps d’une promesse.
Elle avait disparu du film de cette terre.
Lou
Lou
Lou, dans le rétroviseur d’un bref instant
Lou, ne me vois-tu pas ?
Lou, le destin d’être ensemble à jamais
dans quoi tu avais tellement foi
Eh bien ?
Tu ne vas pas être comme les autres qui jamais plus ne font signe, englouties dans le silence.
Non, il ne doit pas te suffire à toi d’une mort pour t’enlever ton amour.
Dans la pompe horrible
qui t’espace jusqu’à je ne sais quelle millième dilution
tu cherches encore, tu nous cherches place
Mais j’ai peur
On n’a pas pris assez de précautions
On aurait dû être plus renseigné,
Quelqu’un m’écrit que c’est toi, martyre, qui va veiller sur moi à présent.
Oh ! J’en doute.
Quand je touche ton fluide si délicat
demeuré dans ta chambre et tes objets familiers que je presse dans mes mains
ce fluide ténu qu’il fallait toujours protéger
Oh j’en doute, j’en doute et j’ai peur pour toi,
Impétueuse et fragile, offerte aux catastrophes
Cependant, je vais à des bureaux, à la recherche de certificats gaspillant des moments précieux qu’il faudrait utiliser plutôt entre nous précipitamment tandis que tu grelottes
attendant en ta merveilleuse confiance que je vienne t’aider à te tirer de là, pensant « A coup sûr, il viendra
« il a pu être empêché, mais il ne saurait tarder
« il viendra, je le connais
« il ne va pas me laisser seule
« ce n’est pas possible
« il ne vas pas laisser seule, sa pauvre Lou…
Je ne connaissais pas ma vie. Ma vie passait à travers toi. Ca devenait simple, cette grande affaire compliquée. Ca devenait simple, malgré le souci.
Ta faiblesse, j’étais raffermi lorsqu’elle s’appuyait sur moi.
Dis, est-ce qu’on ne se rencontrera vraiment plus jamais ?
Lou, je parle une langue morte, maintenant que je ne te parle plus. Tes grands efforts de liane en moi, tu vois ont abouti. Tu le vois au moins ? Il est vrai, jamais tu ne doutas, toi. Il fallait un aveugle comme moi, il lui fallait du temps, lui, il fallait ta longue maladie, ta beauté, ressurgissant de la maigreur et des fièvres, il fallait cette lumière en toi, cette foi, pour percer enfin le mur de la marotte de son autonomie.
Tard j’ai vu. Tard j’ai su. Tard, j’ai appris « ensemble » qui ne semblait pas être dans ma destinée. Mais non trop tard.
Les années ont été pour nous, pas contre nous.
Nos ombres ont respiré ensemble. Sous nous les eaux du fleuve des événements coulaient presque avec silence.
Nos ombres respiraient ensemble et tout en était recouvert.

J’ai eu froid à ton froid. J’ai bu des gorgées de ta peine.
Nous nous perdions dans le lac de nos échanges.
Riche d’un amour immérité, riche qui s’ignorait avec l’inconscience des possédants, j’ai perdu d’être aimé. Ma fortune a fondu en un jour.
Aride, ma vie reprend. Mais je ne me reviens pas. Mon corps demeure en ton corps délicieux et des antennes plumeuses en ma poitrine me font souffrir du vent du retrait. Celle qui n’est plus, prend, et son absence dévoratrice me mange et m’envahit.
J’en suis à regretter les jours de ta souffrance atroce sur le lit d’hôpital, quand j’arrivais par les corridors nauséabonds, traversés de gémissements vers la momie épaisse de ton corps emmailloté et que j’entendais tout à coup émerger comme le « la » de notre alliance, ta voix, douce, musicale, contrôlée, résistant avec fierté à la laideur du désespoir, quand à ton tour tu entendais mon pas, et que tu murmurais, délivrée « Ah tu es là ».
Je posais ma main sur ton genou, par-dessus la couverture souillée et tout alors disparaissait, la puanteur, l’horrible indécence du corps traité comme une barrique ou comme un égout, par des étrangers affairés et soucieux, tout glissait en arrière, laissant nos deux fluides, à travers les pansements, se retrouver, se joindre, se mêler dans un étourdissement du cœur, au comble du malheur, au comble de la douceur.
Les infirmières, l’interne souriaient ; tes yeux pleins de foi éteignaient ceux des autres.
Celui qui est seul, se tourne le soir vers le mur, pour te parler. Il sait ce qui t’animait. Il vient partager la journée. Il a observé avec tes yeux. Il a entendu avec tes oreilles.
Toujours il a des choses pour toi.
Ne me répondras-tu pas un jour ?
Mais peut-être ta personne est devenue comme un air de temps de neige, qui entre par la fenêtre, qu’on referme, pris de frissons ou d’un malaise avant-coureur de drame, comme il m’est arrivé il y a quelques semaines. Le froid s’appliqua soudain sur mes épaules je me couvris précipitamment et me détournai quand c’était toi peut-être et la plus chaude que tu pouvais te rendre, espérant être bien accueillie ; toi, si lucide, tu ne pouvais plus t’exprimer autrement. Qui sait si en ce moment même, tu n’attends pas, anxieuse, que je comprenne enfin, et que je vienne, loin de la vie où tu n’es plus, me joindre à toi, pauvrement, pauvrement certes, sans moyens mais nous deux encore, nous deux…"

Nosotros dos aún

Aire del fuego, no supiste jugar.
Arrojaste sobre mi casa una tela negra. ¿Qué es esta opacidad en todas partes? Es la opacidad que cubrió mi cielo. ¿Qué es este silencio en todas partes? Es el silencio que hizo callar mi canto.

Para esperar me hubiera bastado con un hilo de agua. Pero te lo llevaste todo. El sonido que vibra me fue quitado.
No supiste jugar. Atrapaste las cuerdas. Pero no supiste jugar. Tapiaste todo en seguida. Rompiste el violín. Arrojaste una llama sobre la piel de seda para hacer un horrible pantano de sangre.

El bienestar reía en su alma. Pero era todo mentira. No fue largo el reír.

Ella estaba en un tren que rodaba hacia el mar. Estaba en un huso que hilaba sobre la roca. Se abalanzaba, aunque inmóvil, hacia la serpiente de fuego que iba a consumirla. Y fue allí, de pronto, cuando sorprendió a la confiada, mientras peinaba sus cabellos, contemplando, en el espejo, su felicidad.

Y cuando vio subir esa llama sobre ella, oh...

Al instante, la copa le fue arrancada. Sus manos ya no han sido nada más. Vio como se la apretaba en un rincón. Se detuvo allí arriba como un enorme tema de meditación por resolver antes que nada. Dos segundos más tarde, dos segundos demasiado tarde, huía hacia la ventana, pidiendo socorro.
Toda la llama entonces la rodeó.

Ella se encuentra ahora en una cama, y su sufrimiento sube hasta el cielo, sin encontrar a Dios... y su sufrimiento desciende hasta el fondo del infierno sin hallar al demonio.

El hospital duerme. La quemadura despierta. Su cuerpo, como un parque abandonado...

Defenestrada de sí misma, busca cómo volver a entrar. El vacío por donde deriva no responde a sus movimientos.

Lentamente, en la granja, su trigo arde.

Ciega, a través de la larga barrera del sufrimiento, durante un mes, remonta el río de la vida, natación atroz.
Paciente, en lo innombrable inflado, vuelve a trazar sus formas elegantes, teje de nuevo la camisa de su piel fina. La curación está allí. Mañana cae la última venda. Mañana...

Aire de la sangre, no supiste jugar. Tampoco tú supiste. Arrojaste súbitamente, estúpidamente, tu tonta piedrecilla obstructora a través de una aurora nueva.

Ella ya no encontró lugar en el tiempo. Le fue preciso volverse hacia la muerte.
Apenas si divisó la ruta. Un segundo abrió el abismo. El siguiente la precipitó en él.

Uno se ha quedado confundido de este lado. No ha habido tiempo para decir hasta luego. No ha habido tiempo para una promesa.
Ella había desaparecido del film de esta tierra.

Lou
Lou
Lou, en el retrovisor de un breve instante
Lou ¿no me ves?
Lou, el destino de estar juntos para siempre
en que tenías tanta fe
¿Y bien?
No vas a ser como las otras que ya nunca más hacen una seña,
sumergidas en el silencio.
No, no debe besarte a ti una muerte para separarte de tu amor.
En la pompa horrible
que te espacia hasta yo no sé qué milésima dilusión
buscas aún, nos buscas lugar
Pero tengo miedo
No hemos tomado bastantes precauciones
Debimos haber sido informados mejor,
Alguien me escribe que tú, mártir, velarás ahora por mí.
¡Oh! Lo dudo.
Cuando toco tu fluido tan delicado, persistente en tu cuarto y tus objetos familiares
/que aprieto en mis manos
este fluido tenue al que sería preciso proteger para siempre
Oh lo dudo, dudo y tengo miedo por ti,
impetuosa y frágil, dispuesta a las catástrofes
Con todo, voy a las oficinas en busca de certificados
dilapidando momentos preciosos
que sería preciso emplear antes que nada entre nosotros precipitadamente
mientras tiritas
esperando en tu maravillosa confianza que yo venga a ayudarte a sacarte de allí, pensando "seguramente
/vendrá
Habrá podido tener algún percance pero no tardará
Vendrá, yo lo conozco
No va a dejarme sola
No es posible
No va a dejar sola a su pobre Lou..."

Yo no conocía mi vida. Mi vida pasaba a través de ti. Se había vuelto simple, ese gran asunto complicado. Se había vuelto simple a pesar del dolor.
Tu fragilidad: yo era fuerte cuando se apoyaba en mí.

Dime, ¿es que verdaderamente no nos encontraremos nunca más?


Lou, hablo una lengua muerta, ahora que ya no te hablo. Tus grandes esfuerzos de liana en mí, lo ves, han logrado su fin. ¿Lo ves al menos? Es cierto, tú jamás dudaste. Se necesitaba un ciego como yo, se necesitaba tiempo, tu larga enfermedad, tu belleza, resurgiendo de la debilidad y de las fiebres, se necesitaba esta claridad en ti, esta fe, para horadar por fin la pared de la apariencia de su autonomía.

Tarde lo vi. Tarde lo supe. Tarde, aprendí "juntos" aquello que no parecía estar en mi destino. Pero no demasiado tarde.
Los años han existido para nosotros, no contra nosotros.

Nuestras sombras respiraban juntas. Bajo nosotros, las aguas del río de los acontecimientos corrían casi en silencio.
Nuestras sombras respiraban juntas, y todo estaba por ellas recubierto.

Tuve frío con tu frío. Bebí sorbos de tu dolor. Nos perdemos en el lago de nuestros intercambios.

Rico de un amor inmerecido, rico que se ignoraba con la inconciencia de los poseedores, he perdido ser amado. Mi fortuna ha quebrado en un día.

Árida, mi vida continúa. Pero no me doy cuenta. Mi cuerpo permanece en tu cuerpo delicioso y en mi pecho hay antenas plumosas que me hacen sufrir con el viento del saqueado. La que ya no está se aleja, y su ausencia devoradora me invade y me consume.

Extraño los días de tu sufrimiento atroz en la cama del hospital, cuando yo llegaba por los corredores nauseabundos, atravesados por gemidos, hasta la momia espesa de tu cuerpo vendado y esperaba emerger de pronto, como el "la" de nuestra alianza, tu voz dulce, musical, contenida, resistiendo con valor la fealdad de la desesperación, cuando, a tu vez, escuchabas mis pasos y murmurabas, libre: "Ah, estás allí".
Yo apoyaba mi mano sobre tu rodilla, por encima del sucio cobertor, y todo desaparecía entonces: el hedor, la horrible indecencia del cuerpo tratado como un barril o como un albañal por seres extraños, atareados y recelosos, todo se deslizaba hacia atrás, dejando que nuestros dos fluidos, a través de los remedios, se encontraran de nuevo, se mezclaran en un aturdimiento del corazón, en el colmo de la amargura, en el colmo de la dulzura.
Las enfermeras, el interno, sonreían; tus ojos llenos de fe apagaban los de los otros.

Aquel que está solo, se vuelve de noche contra la pared para hablarte. Sabe lo que te animaba. Viene de compartir el día. Ha mirado con tus ojos. Ha escuchado con tus oídos. Siempre tiene cosas para ti.

¿No me responderás algún día?

Pero tal vez tu persona se ha vuelto como un aire del tiempo de la nieve, que entra por la ventana, que uno cierra, presa de escalofríos o de un malestar precursor del drama, como me ha ocurrido hace algunas semanas. El frío se echó de pronto sobre mis espaldas, yo me cubrí precipitadamente y me volví cuando eras tú quizás y la más cálida que pudieras darte, esperando ser bien recibida; tú, tan lúcida, no podías expresarte de otra manera. Quién sabe si en este mismo momento no esperas, ansiosa, que yo por fin comprensa, y vaya, lejos de la vida donde ya no estás, a reunirme contigo, pobremente, pobremente, es verdad, sin medios, pero nosotros dos aún, nosotros dos...

Versión de Raúl Gustavo Aguirre

Libellés :

posted by Alfil @ 8:49 AM   0 comments
Henri Michaux -Dans la nuit-
Dans la nuit
Henri Michaux (1899-1984)

Dans la nuit
Dans la nuit
Je me suis uni à la nuit
A la nuit sans limites
A la nuit

Mienne, belle, mienne
Nuit
Nuit de naissance
Qui m'emplit de mon cri
De mes épis.
Toi qui m'envahis
Qui fais houle houle
Qui fais houle tout autour
Et fume, es fort dense
Et mugis
Es la nuit.
Nuit qui gît, nuit implacable.
Et sa fanfare, et sa plage
Sa plage en haut, sa plage partout,
Sa plage boit, son poids est roi, et tout ploie sous lui
Sous lui, sous plus ténu qu'un fil
Sous la nuit
La Nuit.


En la noche

En la noche
En la noche
Yo me he unido a la noche
A la noche sin límites
A la noche.

Mía, bella, mía.

Noche
Noche de nacimiento
Que me llena de mi grito
De mis espigas
Tú que me invades
Que produces oleada tras oleada
Que produces oleadas a mi alrededor
Y fumas, eres fuerte densa
Y muges
Eres la noche.
Noche que yace, Noche implacable.
Y su fanfarria, y su playa,
su playa en alto, su playa en todas partes,
su playa bebida, su peso es rey, y todo sometido a ti
Debajo tuyo, bajo más tenue que un hijo,
Bajo la noche
La Noche.

Libellés :

posted by Alfil @ 5:59 AM   0 comments
Adrienne Monnier -Les Vertus- Voici que ton fils est grand...-
dimanche, mars 06, 2005
Les Vertus. Voici que ton fils est grand…
Adrienne Monnier (1892-1955)

(...)Voici que ton fils est grand, Marie, il te regarde à présent avec des yeux étrangers. Tu sais tout de lui, mais comment pourrait-il te connaître ? Avant qu'il te haïsse, retire-toi. Il faut le laisser agir seul et qu'il croie t'oublier, comme le cœur de sa poitrine. Il faut qu'il te domine si tu veux qu'il t'égale. Laisse-le créer un Dieu à son image pour qu'il sache le goût du néant où tu n'es pas, et qu'il te retrouve un jour dans le déchirement de l'esprit, comme tu le fis dans le déchirement de la chair. Sois une femme entre les femmes, fonds tes paroles au bruit des vagues, remonte au ciel, Étoile de la Mer…

Notre-Dame, Cœur des Villes, au cœur sept fois transpercé, le ciel entier te couronne, le monde bat sous tes pieds. L'Église est ton lourd manteau, sous le couvert de ses plis, tu tiens secret les reproches et parfais en indulgence les doctrinaux de ton Fils. Ton seul petit doigt levé donne vacance à l'enfer, le sourire de tes yeux change la mort en lumière.

La lait de Marie coulait dans les paroles du Christ, mais il maudit le figuier qui ne portait pas de figues, il insulta les Pharisiens et chassa les marchands du Temple. — Ce n'étaient pas de bons exemples. — Il prit les péchés du monde, mais le chargea de sa croix.

Le Fils nous met dans la gêne, nous épouserons sa misère, nous souffrirons avec lui, nous essuierons son visage et par notre économie nous lui garderons un feu jusqu'au plus noir de la peine. C'est en voulant nous toucher qu'il s'est traversé lui-même, ses bras tendus et cloués s'ouvrent vers nous, Inhumaines ! Nous serons son humble mère d'infinie consolation. Nous feindrons l'obéissance, tant qu'il soit las de son règne, il nous croira ses sujettes, il nous fera ses vertus, sans voir nos profondeurs vertes (...)


Las Virtudes. He aquí que tu hijo ha crecido...

(...)He aquí que tu hijo ha crecido, María, y que ahora te mira con ojos extraños. De él lo sabes todo, pero, ¿cómo podría él conocerte? Vete antes de que te odie. Hay que dejarlo actuar solo y que crea olvidarte, como el corazón en su pecho. Es necesario que te domine si quieres que te iguale. Déjalo crear un dios a su imagen para que conozca el gusto de la nada en la que tú no estás, y para que un día vuelva a encontrarte en el desgarramiento del alma, como tú lo hiciste en el desgarramiento de la carne. Sé una mujer entre las mujeres, funde tus palabras en el ruido de las olas, sube al cielo, Estrella de la Mar...

Nuestra Señora, Corazón de las Ciudades, de corazón siete veces atravesado, el cielo por entero te corona, el mundo palpita bajo tus pies. La Iglesia es tu pesado manto, al abrigo de sus pliegues, guardas en secreto los reproches y llevas a la perfección de la indulgencia los doctrinales de tu Hijo. Basta con que levantes tu meñique para que el infierno se aleje, la sonrisa de tus ojos transforma en luz la muerte.

La leche de María fluia en las palabras de Cristo, pero él maldijo la higuera que no daba higos, insultó a los fariseos y echó a los mercaderes del Templo. — No eran buenos ejemplos. — Tomó los pecados del mundo, pero lo cargó con su cruz.

El Hijo nos incomoda, abrazaremos su miseria, sufriremos con él, enjugaremos su rostro y con nuestras economías conservaremos para él un fuego hasta lo más obscuro de la pena. Fue al querer tocarnos que se atravesó a sí mismo, sus brazos extendidos y clavados se abren hacia nosotras, ¡Inhumanas! Seremos su humilde madre de infinito consuelo. Fingiremos obedecerle, mientras esté cansado de su reino, nos creerá sus súbditas, hará de nosotras sus virtudes, sin ver nuestras verdes profundidades (...)

Versión de Carlos Cámara y Miguel Ángel Frontán

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Adrienne Monnier -A Sylvia Beach-
A Sylvia Beach
Adrienne Monnier (1892-1955)


Je te salue, ma Sœur née par-delà les mers !
Voici que mon étoile a retrouvé la tienne,
Non pas fondue au feu du soleil primitif,
Mais vive, exacte et neuve en sa grâce étrangère,
Prodigue des trésors amassés en son cours.

Je chantais solitaire, attentive aux promesses
Que notre Mère écrit dans le regard des hommes,
L'éclat des diamants et l'orient des perles.
Je cachais en mon sein, comme un oiseau fragile,
Le bel espoir craintif qui se nourrit des miels.
Je vouais aux pudeurs, linges blancs et croisés,
La naissante pensée qu'on baptise de pleurs.
Je me sauve, à présent, oh ! ma Sœur, par tes soins,
De ces tourments, de ces regrets, de ces faiblesses !
La force me revient, et si j'aime la Nuit,
Si j'interroge encor ses dernières terreurs,
C'est pour mûrir la paix d'un jour définitif.

Déjà, Midi nous voit , l'une en face de l'autre,
Debout devant nos seuils, au niveau de la rue,
Doux fleuve de soleil qui porte sur ses bords
Nos librairies.
Midi lève nos mains, déliées du service,
Pour l'appel des repas, pour le temps des silences,
Et fait étinceler, sous le jeu de leur signe,
La flamme encor cachée au cœur de nos pays.


A Sylvia Beach

¡Te saludo, oh mi hermana nacida allende el mar!
He aquí que mi estrella se juntó con la tuya,
No fundida en el fuego del primitivo sol,
Mas viva, exacta y nueva en su gracia extranjera,
Pródiga de tesoros que recogió en su curso.

Atenta a las promesas que en los ojos del hombre
Escribe nuestra Madre, cantaba, solitaria,
El brillo y el oriente de diamantes y perlas.
Ocultaba en mi pecho como un pájaro frágil,
La esperanza medrosa que se nutre de mieles.
Consagraba al pudor, cruzados lienzos blancos,
La conciencia naciente bautizada con llantos.
¡Gracias a ti, oh hermana, puedo escapar, ahora,
A esos tormentos, a esas miserias y pesares
!Recobro ya mis fuerzas, y si amo la Noche,
Si escruto todavía sus últimos terrores
Es para madurar la paz de un día postrero.

Ya nos ve Mediodía una frente a la otra
De pie en nuestros umbrales, al borde de la calle,
Suave río de sol que tiene en sus riberas
Nuestras dos Librerías.
Tras la labor levanta Mediodía tus manos
Y las mías, es hora de almuerzo y de silencios,
Y aviva los destellos, en las señas que hacen,
De la llama que esconden aún nuestros países.

Versión de Carlos Cámara y Miguel Ángel Frontán

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posted by Alfil @ 3:06 PM   0 comments
Adrienne Monnier -A Paul Claudel-
A Paul Claudel
Adrienne Monnier (1892-1955)


Ta puissante prière vient troubler mon sommeil,
Elle assiège ma nuit par la peur et le feu.
J'implore malgré moi la force de ton Dieu,
Je sais qu'il peut chasser la troupe qui tourmente
En moi la fille née de ceux qui le servaient.
Le matin me verra pleurant de ma faiblesse,
Levant dans le soleil mes mains comme des feuilles.
Mais puisque tu le veux, oh ! Père, en cette nuit
Où frémit l'aile obscure et qui porte ton ordre,
Je te rencontrerai. Puisse donc ton exil
Contenir en son cœur ma tendre obéissance !
Oui, je suis avec toi, je courbe sous ta voix
Comme une flamme vacillante,
Je dis ce Nom qui fait la joie
Et la louange de ta bouche,
Mais dont la croix blesse mon front.


A Paul Claudel

Tu potente plegaria viene a turbar mi sueño,
Pone sitio a mi noche con el miedo y el fuego.
A mi pesar imploro la fuerza de tu Dios,
Sé que puede ahuyentar el tropel que en mí misma
Atormenta a la hija de quienes lo sirvieron.
Me verá la mañana llorando por ser débil,
Elevando hacia el sol mis manos como hojas.
Pero ya que lo quieres, ¡oh Padre!, en esta noche
Que nos trae tu orden y en la que el ala obscura
Tiembla, te encontraré. ¡Oh, que tu exilio pueda
Contener en su seno mi tierna sumisión!
Estoy contigo, sí, bajo tu voz me inclino
Como una llama vacilante,
Digo ese nombre que es la dicha
Y la alabanza de tu boca,
Mas cuya cruz hiere mi frente.

Versión de Carlos Cámara y Miguel Ángel Frontán

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posted by Alfil @ 3:03 PM   0 comments
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